« Lick it up, baby. Lick. it. up. » | Heathers (1989)

En 2016, je découvrais un site dont j’avais toujours rêvé. Tv.com était le havre des amateurs de série, animé par une équipe dynamique et soudée, plein de continu original et hilarant. A peine quelques semaine plus tard, le site était démembré, à mon plus grand désarroi. Privé de contenu original, les articles ne sont désormais que le fantôme de ceux qu’ils étaient, reproductions de ceux publiés sur TvGuide, dont la ligne éditoriale est définitivement plus sage, et perdus au milieu des clickbait. Tout ce qui faisait l’originalité de tv.com – les chroniques, le podcast, l’interaction auteurs-internautes – a disparu. Les critiques se sont retrouvés éparpillés et, affamée de retrouver leur plume acerbe, je rejoignais twitter afin de pouvoir suivre leurs publications.

Dans le courant de l’année passée, le ton de leur fil d’actualité change. Un petit voile de mystère se lève… Enfin la vérité sort : Price Peterson, Lily Sparks et Ryan Sandoval ont été engagés comme réels scénaristes sur une réelle série télévisée ! Il s’agit du reboot du cult classic de 1989, Heathers.

Ok, je veux bien, sauf que moi, Heathers, ça ne me disait rien, mais alors rien du tout. Alors que je fais beaucoup d’efforts pour essayer de cerner les contours de la pop culture, il semblerait qu’une fois encore, j’ai failli. La diffusion du pilote de la série étant programmée pour le 7 mars, il était donc grand temps que je mette à jour mon répertoire culturel et que je me plonge dans ce drame adolescent noir et cynique.

Récupéré de Giphy

Heathers est donc sorti en 1989. Ecrit par Daniel Waters et réalisé par Michael Lehmann, le film est considéré comme un des meilleurs high school movie selon Entertainment Weekly, se classant modestement à la cinquième place de leur top 50Heathers raconte l’histoire de la jeune Veronica (Winona Ryder), membre de la clique la plus populaire de l’école, celle de de Heather Chandler (Kim Walker), Heather Duke (Shannen Doherty) et Heather McNamara (Lisanne Falk) – les « Heathers ». Pour être tout à fait honnête, Veronica « [doesn’t] really like [her] friends » : « It’s just like they’re people I work with, and our job is being popular and shit. » Il faut dire que les Heathers sont les mean girls de l’école, et se réjouissent de la peur et de la haine qu’elles inspirent. Lorsque Veronica rencontre le mystérieux J.D. (Christian Slater), les choses prennent un tournant macabre… et une vague de morts suspectes traverse le lycée de Westerburg.

Récupéré de Giphy

Heathers est donc une comédie noire. Les adolescents y sont motivés par des pulsions sadiques et destructrices – pour ne pas dire meurtrières – si bien qu’il est difficile de se réjouir de ou d’anticiper leur sort. Les victimes du harcèlement ont bien évidemment notre sympathie, mais parmi les rôles principaux, il y a-t-il réellement une héroïne ? Si l’histoire tourne autour de Veronica, je ne l’ai pour ma part pas soutenue dans son entreprise – je me suis même retrouvée à soutenir les Heathers, pourtant si détestables. Une curieuse aventure…

Récupéré de Giphy

Malgré un sentiment de malaise face à cet expression violente mais banalisée du malaise adolescent, Heathers est resté un moment plaisant. Je donne tout le crédit aux dialogues vifs et piquants, parfois absurdes, qui ne sont pas sans rappeler ceux du bien plus récent Mean Girls (2004). Ca donne l’impression de regarder quelque chose dans un langage inconnu mais familier – et personnellement, cela m’a donné l’envie de me replonger dans les classiques du drame adolescent, afin de parfaire ma maîtrise du dialecte des films cultes adolescents.

Heathers est un classique, et mérite toutes les accolades qui lui ont été faites. C’est un bon moment pour rire (parfois jaune) mais aussi réfléchir sur une palette de questions, de ce qui fait un héros à la banalisation de la violence. Je ne sais pas encore ce que la future série éponyme a à nous offrir. Je suis cependant prête à lui laisser une chance (ou trois, même), en souvenir de tv.com (qu’elle repose en paix).

Récupéré de Life of this City Girl

Et vous, qu’en avez pensé ?
Quel est votre high school movie préféré ?

A bientôt,

Enid


Image de couverture récupérée sur Beyond the Boxset

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